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De l’acceptabilité sociale de l'éolien terrestre.

Dernière mise à jour : 19 juin 2019

1) La perception qu’ont les français de la multiplication des zones industrielles éoliennes, est différente selon leurs caractéristiques sociales, démographiques, culturelles et économiques, on peut distinguer : a. Les citadins CSP+

Modernes, surinformés et désinformés, convaincus qu’une menace exceptionnelle pèse sur la planète comme le prônent de nombreuses ONG, pour beaucoup d’entre eux, l’éolien synonyme est plus qu’acceptable : il est enthousiasmant.

Leurs moyens financiers leur permettent éventuellement d’investir dans la finance verte à haut rendement, de consommer « Bio », et de vivre dans l’illusion du paradigme écologiste.

Certains d’entre eux sont proches des cercles de pouvoir et des médias, cette minorité très influente est le fonds de commerce et l’alliée de l’industrie éolienne, épaulée par le lobby Negawatt - CLER - RACF - Greenpeace - OXFAM - OFATE - ADEM - Fondation Nicolas Hulot – WWF *.

David Goodhart les appelle les "Gens de partout" par opposition au "Peuple de quelque part" : les habitants des «territoires » qui, eux réalisent peu à peu ce que « pollution éolienne » veut dire .

NB : Cela ne les empêche pas de posséder une résidence secondaire et, dès lors qu’ils apprennent l’existence d’un projet éolien à proximité de cette dernière, ils en deviennent les plus redoutables opposants.

(*Cependant quelques fédérations locales de la mouvance écologiste s'opposent ponctuellement à des projets de ZI Éoliennes: citons la LPO ou même la FNE)


b. La classe moyenne des « territoires » et des petites villes.

Initialement plutôt favorable aux ENR sensées sauver la planète, elle se caractérisent cependant par un désintérêt global pour le sujet.

Mais petit à petit, cette population devient plus impliquée, au fur à mesure du mitage des paysages qu’elle croyait immuables et des voix dénonçant une industrie fort peu vertueuse: elle découvre en effet ce que la spéculation financière risque d’entrainer chez eux, à leurs frais…


c. Les français aux faibles revenus.

Généralement éloignés des centre-ville ils sont plus préoccupés de leur survie quotidienne que de l’environnement. Ils n’ont ni le savoir-faire, ni les moyens de résister aux promoteurs qui colonisent leur habitat dans la plus grande opacité.

L’industrie éolienne trouve chez eux un champ d’expansion illimité, car elle n’y trouve qu’une opposition faible et tardive, et n’a aucun mal à « convaincre » les élus et les propriétaires hésitants par des moyens souvent discutables...

C’est ainsi que la carte de l’éolien recouvre celle de la pauvreté :

d. Les riverains.

Il s’agit des populations directement touchées par la proximité d’éoliennes.

Elles sont légion aujourd’hui comme le prouve l’existence de 1500 associations qui luttent contre la prolifération des aérogénérateurs.

Elles rejettent un voisinage source de graves nuisances qui s’impose massivement dans leur paysage, induit une dévalorisation de leur patrimoine immobilier et impacte l’attractivité touristique sans créer d’emplois.

Ces mécontents sont en augmentation exponentielle, car rares sont les endroits où les promoteurs n’ont pas démarché les élus.

Les riverains sont d’autant plus vindicatifs qu’ils s’estiment bernés par les élus, les promoteurs et les quelques propriétaires fonciers bénéficiaires qui montent leurs projets à leur insu.

Cette frustration s’ajoute celle de ne pas être entendus par les politiques et d’être ignorés par les médias.

Elle entraine ainsi une convergence de ces personnes avec le mouvement « Gilets Jaunes ». La colère gronde et les premières dégradations volontaires comme les incendies d’éoliennes, commencent à apparaitre.


2) Quels sont les facteurs que les habitants ne peuvent plus supporter ?


a) La pollution visuelle

L'acceptation tacite des premières éoliennes de 90 mètres de hauteur à la fin du siècle dernier a fait place à un vigoureux « ras-le-bol » depuis qu’arrivent des machines toujours plus grandes (plus de 200 mètres de haut) et nombreuses.

Ceux qui subissent leur voisinage se plaignent de leur omniprésence : loin de se fondre dans le paysage, elles sont le paysage, effaçant par leur gigantisme tous les autres repères esthétiques et vitaux.

Un sentiment d’encerclement est souvent palpable quand, comme c’est désormais le cas dans de nombreux territoires (Somme, Beauce, Montagne Noire, etc.), les éoliennes entourent les villages et que l’on ne peut les éviter, où que se porte le regard.


b) La pollution lumineuse nocturne.

Lorsque vient la nuit, le désagrément s’amplifie : là où les nuits étaient paisibles, des flashes de haute intensité visibles à des dizaines de kilomètres percent la nuit toutes les 40 secondes.

Certains riverains sont obligés de se calfeutrer pour dormir et les cycles de vie des hommes et des animaux sont perturbés.

c) La pollution sonore.

Les promoteurs éoliens ont réussi à obtenir petit à petit des dérogations de plus en plus exorbitantes aux normes de bruit.

Ainsi, le bruit éolien est autorisé, en valeur brute, à dépasser le seuil imposé par le code de santé publique de 30dBA, grâce à la dérogation de l’art 26 de l’arrêté du 26 août 2011 qui porte ce seuil à 35dBA pour les éoliennes. 5dBA de plus, c’est énorme !

La plupart des riverains se plaignent d’un fond sonore continu et de conséquences néfastes des infrasons désormais établies par de très nombreux rapports médicaux. Ils sont de plus en plus démunis pour se défendre contre les atteintes de cette nuisance majeure.


d) La dégradation du patrimoine

Les sites emblématiques sciemment dégradés par des aérogénérateurs sont innombrables, alors même que la France lutte pour garder son statut de 1ère destination touristique mondiale.

Le Cap Corse, la cathédrale de Coutances, les crêtes qui entourent Carcassonne et mille autres fleurons de notre patrimoine culturel et esthétique ne peuvent plus être contemplés intacts.

Rien n’y fait : les cônes de vue de la Cathédrale de Chartres sont menacés, les grands champs de bataille de nos ancêtres sont livrés à l’industrialisation, et le mont Saint Michel n’a réchappé que de justesse à la destruction de son site emblématique et mondialement connu.

Alors que les acteurs du patrimoine subissent des exigences administratives tatillonnes en vue de sa protection, rien ou presque ne protège nos monuments collectifs d’une laideur anachronique.

e) La baisse de valeur des maisons ou l’impossibilité de les vendre.

Les promoteurs éoliens communiquent beaucoup sur le fait que cette affirmation serait fausse… mais en même temps proposent systématiquement et plus ou moins discrètement des indemnités financières aux riverains les plus vindicatifs (et non aux plus lésés ce qui est une injustice flagrante). Les témoignages de notaires, les courriers d’agents immobiliers et la jurisprudence sont pourtant nombreux et sans équivoque. Ils ont été compilés dans l’étude « La dévalorisation immobilière à proximité des éoliennes. », et concluent à des baisses de valeur de 20 à 40 % du patrimoine. Les plus démunis sont particulièrement affectés.

Un autre phénomène soigneusement occulté est celui de l’impossibilité parfois pure et simple de vendre une maison quand son environnement est tellement dégradé que les acheteurs potentiels ne daignent pas la visiter. Le propriétaire est alors totalement spolié.


f) L’industrialisation anarchique des sites agricoles ou naturels au mépris de la biodiversité.

Les parcs naturels, les sites en principe protégés par la loi et les traités internationaux, les zones de protection oiseaux, les forêts ne sont plus épargnés : on coupe des arbres, on rase le bocage pour tracer des chemins d’accès géants et implanter des massifs de béton de 1000 tonnes … tout cela au nom de l’écologie. La faune et la flore sont sévèrement atteintes alors que le respect de la faune et de la flore est pourtant une priorité affichée du Gouvernement et des Etats.

Rappelons également que les zones A et N des PLU ou cartes communales sont en principe interdites à toutes constructions et industrialisations, et que le premier privilège des éoliennes est d'être classées équipement public et de pouvoir ainsi s'installer partout en contournant les règles d'urbanisme.


g) L’absence de concertation et le caractère secret des négociations précédant les implantations.

Le modus operandi des promoteurs éoliens est toujours le même : ils mènent leurs négociations dans la plus grande discrétion avec un nombre minimum d’élus et de propriétaires de parcelles (qui s’engagent contractuellement à garder le secret et sont souvent trompés sur le caractère réversible de leur engagement).

Quand les riverains sont prévenus, ou découvrent fortuitement un projet, il est trop tard, et la zizanie qui s’installe n’en est que plus violente.

Dans les villages naguère paisibles, les rivalités entre nantis et victimes, initiés et dupés, font des ravages et laissent des stigmates durables au détriment du tissu social nécessaire à leur survie.

Un phénomène que l’on rencontre également dans les villages concernés par des mégaprojets de photovoltaïque industriel (400 ha sur le Larzac, en zone cœur du bien Unesco Causses et Cévennes).


h) L’impact sur la santé.

Quotidiennement nié par le lobby éolien malgré de très nombreux rapports scientifiques issus de tous les pays, l’impact des éoliennes sur la santé ou «syndrome éolien» est nettement mois brocardé depuis la récente affaire des 200 vaches mortes de Nozay (Loire Atlantique).

Il est désormais incontestable que cette industrie à un impact direct sur la santé animale.

L’ANSES le 30 mars 2017 et l’Académie de Médecine le 9 mai 2017 ont exhorté le gouvernement à lancer une étude épidémiologique complète : mais le gouvernement n’y a donné aucune suite.

Les riverains supportent de plus en plus difficilement ceux qui affirment que ce qui est mortel pour les vaches est sans danger pour l’homme…

Il est probable qu’éclatera un jour prochain un grand scandale sanitaire engageant la responsabilité de ceux dont la négligence ou la complicité avec les promoteurs éoliens est manifeste.


i) L’arrogance des promoteurs.

L’importante différence entre le discours officiel des promoteurs et les faits constatés sur le terrain génère une colére croissante.

Les « Réunions d’information » dont sont exclus les habitants des communes limitrophes et les opposants les plus motivés sont la règle.

On y distribue une abondante et luxueuse documentation ou l’on trouve de nombreuses affirmations fort éloignées de la réalité. A titre d’exemple, pour éluder le vice d’un rendement réduit à 22 % par l’intermittence, les promoteurs annoncent que les éoliennes fonctionnent à 95 % du temps. Mais fonctionner veut dire « être en état de marche ».

La rentabilité est telle, avec la certitude de profits assurés par la loi que tout discours est bon pour décrocher une affaire

A grand renfort de budgets de communication conséquents, le lobby éolien vante son souci de l’environnement et de la concertation avec les populations… en réalité ces dernières sont systématiquement écartées et spoliées… et leur frustration va croissant.


j) La cupidité et parfois, la malhonnêteté des élus/propriétaires de parcelles.

On ne compte plus les procédures pour prise illégale d’intérêt des élus, mais paradoxalement bien peu à l’égard de leurs auteurs.

Pourtant tout projet de ZI éolienne comprend d’importantes « compensations » dont la variété est à l’aune de l’imagination des promoteurs : budget d’entretien des chemins notamment surévalué, financement de salles des fêtes, parcs de jeux, réfection des édifices communaux, parc photovoltaïque offert etc.

Et ce n’est que la face visible de cet iceberg de pratiques hautement discutables.


k) La bombe à retardement du démantèlement.

En fin de vie (20 ans) des machines, leur démontage est la règle et le « repowering » n’est ni obligatoire, ni garanti.

Ce démantèlement au coût compris entre 300 000 et 900 000 € par machine or le code de l’environnement ne contrait de le provisionner qu’a hauteur de 50 000€.

La différence peut atteindre des millions d’euros que ni les propriétaires (généralement insolvables) ni les petites communes ne pourront prendre en charge.

Les rares habitants qui ont conscience de l’existence de cette bombe à retardement financière ont pourtant bien du mal à le faire comprendre à des élus qui prennent pour argent comptant les discours apaisant des promoteurs…

En Californie : Quelque unes des 14 000 éoliennes trop chères à démanteler.


l) La distance entre les éoliennes et les maisons.

Mal tolérée depuis sa création, la règle des 500m entre les maisons et les éoliennes est devenue un sujet de colère omniprésent puisque la taille des éoliennes à plus que doublé depuis.

(A Boin, en Vendée, des projections de pales disloquées ont été retrouvées à plus de 600 mètres !)

Le bon sens exigerait une augmentation proportionnelle de la distance de sécurité, mais rien ne vient …

En France des centaines de milliers de personnes sont aujourd’hui sans défense devant les promoteurs éoliens. Leur puissance financière à aplani tous les obstacles et toute disposition contraire à leurs intérêts.


Que penser, par exemple, de l’exorbitant « droit d’exception » interdisant le recours, (pourtant fondamental en droit français) contre les projets éoliens devant les tribunaux administratifs de première instance ?


Cette situation engendre la colère. N’attendons pas qu’elle se transforme en violence …


Hubert de La Raudière - Collectif énergie Vérité

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