Le Président de la République, Emmanuel Macron, l’a dit avec gravité ce lundi 13 avril :
« La priorité sera la santé de tous les français … il nous faut bâtir des solidarités nouvelles … pour un avenir fondé sur l’utilité commune … avec trois objectifs concrets : sobriété carbone - prévention - résilience, en sortant des idéologies, moi le premier … bâtir un autre projet, dans la concorde. »
Ce sont là des pistes pour un « après » extrêmement convenable pour le combat que nous menons depuis des années contre le lobby des opérateurs éoliens et contre un ministère qui lui a été très dévoué, trop dévoué au point d’en devenir suspect. Oui, nous souhaitons que la PPE soit révisée : en bonne intelligence républicaine et en reconnaissance du fait que, foin des erreurs passées, l’heure n’est plus à ce type de projet.
L’heure est ainsi à :
- la concorde :
Le tout éolien industriel était fauteur de trouble dans nos campagnes, au point de mener à des haines difficilement extinguibles des victimes (les riverains) envers l’État, mais aussi envers les élus complaisants, les propriétaires et forestiers vendant leur âme et leur identité foncière à des intérêts qui en réalité n’étaient pas les leurs.
- la sobriété carbone :
Qu’est-ce que la sobriété carbone ?
C’est la capacité de notre système économique et social à réduire ses émissions de CO2.
Pas seulement notre système économique, mais aussi social : autrement dit
… réduire les gaspillages de toutes natures mais particulièrement d’énergie, ce qui renvoie à la responsabilité de chaque citoyen y compris l’entreprise
… en complément, toujours choisir les solutions énergétiques les plus efficaces au plan énergétique mais aussi environnemental : notamment les solutions de chauffage (> 20% de notre consommation d’énergie) et de mobilité (29%).
Dans cette équation complexe il faut bien entendu tenir compte des échanges entre pays, notamment au sein de l’Union Européenne.
S’agissant de sobriété carbone en France, pays dont l’électricité est décarbonée à 92%, même un enfant de 5ème est capable de comprendre que l’objectif prioritaire n’est pas de produire des énergies intermittentes nécessitant des capacités de substitution carbonées : la priorité est de réduire la consommation d’énergies fossiles et de faire les bons choix en matière de chauffage et de mobilité. Des choix qui :
1/ Réduisent la consommation : ainsi peut-on se chauffer moins, mais a-t-on également intérêt à améliorer l’isolation thermique de son logement. Dès lors, le soutien à la rénovation énergétique des bâtiments est un soutien prioritaire.
De même peut-on limiter ses déplacements faisant appel à la consommation de carburants fossiles.
2/ Privilégient des solutions techniques plus appropriées, exemple les réseaux de chaleur dans les régions forestières, la géothermie individuelle, etc.
Notre proposition alternative déposée auprès de la Ministre Madame Borne le 17 janvier https://www.energieverite.com/post/nous-d%C3%A9posons-une-contre-ppe-au-minist%C3%A8re-de-l-environnement répond à l’objectif présidentiel de sobriété carbone : elle concourt en effet à une diminution forte des émissions de CO2 (190 mT en 2028 vs 367 mT en 2018, soit -48%), pourvu que les soutiens financiers soient effectivement affectés aux mesures de sobriété plutôt qu’à l’éolien.
Le projet de PPE de la Ministre mènerait à des émissions de CO2 réduites de seulement 39% (un pourcentage déclaratif, car nos calculs mènent plutôt à une diminution de seulement 32%).
- Une gestion précautionneuse des finances publiques :
Dès lors que la crise sanitaire a mené l’État à un niveau élevé d’engagements financiers pour soutenir nos entreprises et nos compatriotes en chômage partiel, dès lors qu’en réalité il faut revoir tout un pan de notre système économique, la PPE apparaît comme obsolète : elle est moins que jamais la solution qu’il faut à la France pour contribuer à la lutte contre le dérèglement climatique, compte tenu de ses 278 Mds € d’investissements démesurés en capacitaires éoliens et photovoltaïques, sans oublier ses systèmes de subventionnement : tarif garanti ou appels d’offres à prix généreux, obligation faite à EDF de vendre aux opérateurs éoliens une partie de son énergie décarbonée et peu chère (système ARENH).
Tout est donc à revoir, et notre proposition permet de concentrer les soutiens financiers sur des dépenses qui correspondent à ce que le ministre de l’Economie et des Finances appelle l’économie réelle. Ainsi, un réel effort dans la rénovation énergétique des bâtiments bénéficiera-t-il à nos entreprises et à leurs salariés, localisés en France : artisanat du bâtiment, architectes etc.
- Le retour à l’indépendance énergétique :
La France a raté le coche en matière industrielle sur les énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque au sol) : matériels et technologies importées (chinoise, allemande et danoise), services de maintenance et contrôle à distance, appel à des travailleurs étrangers en phase de montage, rentes reversées à l’étranger (opérateurs allemands majoritaires) …
Le pouvoir a été donné à des opérateurs à productions intermittentes qui, ne partageant pas le souci de maîtrise des prix et de la qualité du service rendu, font courir à la France des risques de black-out de production et de distribution et l’éloignent de l’objectif d’une électricité - bien commun sur lequel avait insisté la CNDP dans son rapport du 12 septembre 2018 : précisément, les solutions proposées dans notre PPE alternative précitée répondent à cet objectif.
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C’est dire combien il est nécessaire que la PPE "ancienne" soit abandonnée, ce que le Président de la République a compris : dès lors il convient de reconstruire la PPE dans un sens vraiment favorable aux intérêts du pays et de nos compatriotes. Avec sincérité sur ses objectifs.
Ainsi l’environnement (paysages, biodiversités, sols, eau) et la santé des habitants du cadre rural seront-ils enfin protégés, traduction parfaite de la décision prise par le Conseil Constitutionnel le 31 janvier 2020 : la protection de la santé et la protection de l'environnement, patrimoine commun des êtres humains, constituent tous deux des objectifs de valeur constitutionnelle.
Sobriété carbone plutôt que transition énergétique à base d’éolien imposé, qualité et vérité des prix et de l’offre de services, indépendance énergétique : pour une sobriété carbone sans éolien.
Bruno Ladsous. Énergie Vérité
Pour atteindre une plus grande sobriété carbone, il faut :
Choisir l’énergie décarbonée qui existe sur le marché, (renouvelable ou non) la moins chère, la plus efficace, aux investissements les plus rentables dans la durée et la productivité.
Accepter de faire le bilan du passé en regardant par exemple le bilan énergétique catastrophique de l’Allemagne et d’en tirer une leçon.
https://www.strategie.gouv.fr/publications/transition-energetique-allemande-fin-ambitions
Effectivement, la feuille de route de la PPE ne répond à cet objectif
Le président acceptera t’il cette remise en question ? Ce n’est pas gagné
Merci cher Bruno pour lire dans la "sobriété carbone" citée par Macron l'espoir de réduire, contrarier le lobby éolien auprès des Autorités nationales et les voir infléchir leur politique bas carbone en direction des vrais émetteurs de GES et Co2. C'est un levier que tu as raison d'activer.
Cela reste un espoir, un message que nous avions perçu dans les vœux 2020 de Macron à Pau, vite repris puis détourné jusqu'au démenti dans les faits par E. Borne dont le ministère semble infecté par FEE et SER.
Sans compter qu'il faudra aussi mettre fin aux ramifications territoriales des lobbys EnR (régions et départements, CC et communes).
Le seul marqueur de cette nouvelle politique ne sera pas l'inflexion mais la fin…