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Oui, Lutter contre l’effet de serre est nécessaire, mais, avec la PPE, on rame dans l’autre sens !

Dernière mise à jour : 30 oct. 2019

La loi Climat Energie :

Afin d’afficher sa volonté de lutter contre le gaz à effet de serre et l’émission de CO², le gouvernement a fait voter la loi « Climat-Energie » dans le cadre de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE). Cette loi adoptée le 11 septembre 2019, définit quelques objectifs :

- Neutralité carbone à horizon 2050,

- Baisse de 40% de la consommation d’énergie fossile d’ici 2030,

- Réduction à 50% d’ici 2035, de la part du nucléaire dans la production d’électricité contre 75% en moyenne actuellement, soit la fermeture de 14 réacteurs.

- Accélération du développement des énergies renouvelables.


Mais, cette loi répond-elle, réellement, à l’objectif affiché de la neutralité carbone ?

Imaginons le monde en 2035 prévu par la loi :

Quatorze réacteurs nucléaires auront été arrêtés; la production électrique d’origine nucléaire aura baissé de 30%.

La filière charbon la plus polluante (0,956 kg d’émission de CO² /kWh) aura été démantelée (engagement du Président de la république).

Les consommations des énergies fossiles seront réduites : la filière fuel (0,770 kg de CO²/kWh) d’abord et de gaz (0,460 kg de CO²/kWh) ensuite, seront limitées voire interrompues en tant que de besoin.

Pour les énergies renouvelables (éolien et solaire), la loi ne fixe pas véritablement d’objectif. Mais les deux principaux outils de lobbying de ces filières (Syndicat des Énergies Renouvelables et ADEME) affichent de grandes ambitions. D’ores et déjà pour 2024, ils visent 24 GW raccordés en éolien (contre 15 GW fin 2018) et 19 GW raccordés en solaire (contre 8,7 GW fin 2018). En extrapolation linéaire, ces ambitieuses croissances nous amèneraient à 44 GW éolien terrestre et 42 GW pour le solaire à l’horizon 2035…


Une loi paradoxale:

Remplacer une énergie pilotable (nucléaire) par une énergie aléatoire et imprévisible (solaire et éolien) aura pour effet de réduire radicalement les exportations françaises d’électricité, voire de nous faire basculer d’un statut d’exportateur net à un statut d’importateur net…

Pour s’en convaincre, rien ne vaut le monde réel, l’analyse des données climatiques observées en 2019 (ensoleillement, vent, température…) et l’examen de la production électrique réelle; en 2019, la France aura été un exportateur significatif de sa production électrique avec ses pays voisins :

Passer du statut d’exportateur à celui d’importateur, c’est grave docteur ?

Oui, c’est grave parce que l’impact en termes d’émission de CO² est dramatique; en effet,

· Soit, les pays voisins arrivent à répondre aux nouveaux besoins français,

· Soit, ils n’y arrivent pas et on redémarre des filières à gaz.

Soit on importe depuis nos voisins, mais ces voisins sont très loin de notre performance d’émission de CO²

Exception faite de la Suisse avec laquelle nous échangeons très peu, tous nos autres voisins affichent des performances déplorables. Là où la France produit 0,070 kg de CO2 /kWh, nos voisins produisent en moyenne pondérée 0,387 kg de CO²/kWh, soit 5 fois plus que nous !


Pas plus que le nuage de Tchernobyl, le CO2 émis ne s’arrête aux frontières et le CO² ne doit pas être comptabilisé en système fermé.


Les KWh échangés entre pays à performance variable d’émission de CO² auront des impacts variables sur le réchauffement climatique.

Si la France exporte de l’électricité « propre », cette exportation remplacera dans un pays voisin où elle est produite et consommée, de l’électricité « sale » et notre exportation participe à la lutte contre le gaz à effet de serre.

Si la France importe de l’électricité « sale », cette électricité « sale » se substitue à notre électricité « propre » et notre importation augmentera notre émission de gaz à effet de serre.

Soit on produit localement sans importer et on fera alors comme les Espagnols,

On palliera la carence des énergies renouvelables par des turbines à gaz (c’est d’ailleurs en filigrane dans l’exposé de la loi Énergie et Climat), on remplacera alors de l’électricité à 0,07 kg de CO²/kWh par de l’électricité à 0,46 kg de CO²/kWh…


Pour conclure, voilà l’impact de la PPE sur nos émissions de CO² :

PPE + loi Climat-Energie, égale 24 à 131% d’émissions de CO² en plus!

Neutralité carbone, on plaisante, cherchez l’erreur…


Michel Faure, Énergie Vérité

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