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L’éolien et la santé : le point au 12 Mai 2019

Dernière mise à jour : 29 août 2019

Une des questions cruciales soulevées par l’implantation massive de parcs éoliens est celle des impacts sanitaires de ces machines industrielles. A ce titre il convient de distinguer les effets sur les êtres humains de ceux sur les animaux.

L’objectif de notre collectif est de présenter aux membres de la commission d’enquête des éléments de réponse. Nous nous référerons à deux sources principales : la documentation et les notes remises à l’ANSES par la FED pour l’audition du 8 mars 2016 et les actes du colloque qui s’est tenu le 16 novembre 2018 sur « l’homme et l’animal face aux infrasons produits par les éoliennes » avec 10 annexes.


Ici les liens vers:



A/ Les êtres humains.


1°-Les témoignages.

Hervé Texier président de Belle Normandie Environnement a collecté en vue de la rencontre avec l’ANSES environ 500 témoignages de personnes souffrant, parfois cruellement, dans leur santé des nuisances créées par les éoliennes.

Les actes du colloque se font l’écho de ces constats souvent terribles grâce à des témoignages individuels précis : l’exemple (page 13 et suivantes) cité par le Docteur Borsotti neurologue, du calvaire des 5 membres de la famille F. ou bien celui de Madame Ghislaine S. en Charente maritime (pages 22 et suivantes) présenté par Mme Duchiron, Docteur es sciences.

Le document FED « éolien et santé » joint à cette note que le lecteur peut consulter présente des témoignages audiovisuels à l’étranger : Belgique, Australie et Nouvelle Zélande (Page 2) qui montrent que les nuisances éoliennes ont une répercussion mondiale.


2°-Les études.

Le document FED « éolien et santé » fait apparaitre un certain nombre de constats et de conclusions confirmés pour l’essentiel par les actes du colloque sur ce problèmes sur la base d’études réalisées en très grand nombre à l’étranger et notamment dans les pays anglo-saxons par des scientifiques, des acousticiens et des médecins soit à titre individuel soit à l’occasion de colloques périodiques.


2-1°Le bruit

La nocivité du bruit dégagé par les éoliennes est de plus en plus reconnue ailleurs qu’en France. Scientifiques et organismes officiels prennent de plus en plus position notamment à l’égard du bruit admissible par des riverains (Page 3 du document FED)

Les témoignages cités ci-dessus se montrent éloquents sur les conséquences du bruit éolien. L’impact sonore a été particulièrement souligné au cours du colloque par le Docteur Borsotti et le professeur Bruno Frachet, ORL (Page 27).

Enfin au colloque de novembre 2018 le Docteur Henri Delolme, médecin épidémiologiste a indiqué qu’au Japon, une étude épidémiologique réalisée a porté sur une population riveraine d’un groupe de 21 éoliennes. Un questionnaire a été envoyé par voie postale à 9 000 personnes de plus de 20 ans. 2 192 questionnaires exploitables ont été reçus en retour. Les auteurs de l’étude ont conclu que :

- les bruits audibles des aérogénérateurs ont sans doute une incidence sur la santé. Les troubles du sommeil chez les résidents qui vivent à moins de 1 500 mètres d’une éolienne sont en effet le double de ceux des résidents qui vivent à plus de 1 500 mètres ;

- pour réduire le niveau de bruit dans la bande des sons audibles, il est nécessaire d’augmenter la distance aérogénérateurs-habitations.

Voir également l’annexe en page 37 du colloque


2-2°Les infrasons.

On pourrait penser que l'émission d'infrasons et sons de basse fréquence (ISBF) par les éoliennes industrielles serait une découverte récente. Or il s'agit d'un phénomène identifié depuis des dizaines d'années et qui a fait l'objet d'études parfaitement acceptées.

On peut citer le cas de Marina Alves Pereira, scientifique portugaise qui a étudié pendant plus de 30 ans la physiothérapie des fréquences et des infrasons sur l’être humain (Page5 du document FED) et qui fut traitée dans le rapport ANSES avec une morgue insupportable. Elle intervint lors du colloque (Pages 30 et suivantes du colloque)

Les infrasons des éoliennes industrielles se propagent sur des distances importantes.

Dans les années 1984-1985, des ingénieurs de la NASA ont mené une étude sur la propagation à longue distance des ISBF produits par les éoliennes industrielles. L’étude a constaté que ces signaux conservaient, à 10 km de distance, une intensité résiduelle de l’ordre de 80% de l’intensité au voisinage immédiat de l’éolienne (Page 6 du document FED).

Le lien entre les infrasons et les symptômes des riverains est affirmé (Page 7 et suivantes du document FED).

En 2011, Møller et Pedersen de l’université d’Aalborg, ont montré que l’importance des basses fréquences et infrasons ne cesse de s’accroitre avec l’augmentation de la puissance des machines, tendance très actuelle car les promoteurs cherchent à implanter des machines de 220 m de haut.

Les effets potentiels des éoliennes industrielles peuvent provenir de l’action des vibrations solidiennes générées par le mat. L’assemblée des médecins allemands a mentionné en 2015 « leurs effets potentiels qui peuvent se propager jusqu’à 10 km ». (Page 11 du document FED)

En définitive le phénomène des ISBF ou infrasons est connu de longue date, étudié et affirmé par les scientifiques et les médecins ainsi que ses conséquences. Il n’y a que chez nous qu’opérateurs éoliens et élus prennent un air égaré lorsqu’on soulève la question des infrasons et que son évocation n’attire que des sourires condescendants ou des haussements d’épaules.


2-3°L’impact des infrasons sur la santé.

Selon l’OMS « la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité ». Cette définition de la santé qui est inchangée depuis 1946 conduit à considérer quelqu’un comme atteint dans sa santé si le seul bruit des éoliennes l’empêche de dormir ou simplement de se trouver dans un état de bien- être et de disposer d’une qualité de vie satisfaisante. (Page 13 du document FED)

Or que ce soit le rapport de Carl V Phillips, consultant sur les politiques économiques et sanitaires, les interventions de scientifiques, des études commandées par les pouvoirs publics comme aux USA ou en Australie (Page 13 à 18 du document FED), tous concluent que le voisinage d’éoliennes peut conduire à ce que les critères de santé de l’OMS ne soient pas respectés au détriment des riverains. De nombreux scientifiques et acousticiens apportent la démonstration de la nocivité des bruits mais surtout des infrasons pour les êtres humains.

Au colloque de novembre 2018 le Dr John Yelland, physicien, docteur de l’université d’Oxford a indiqué que le haut niveau de puissance, et donc d’énergie, délivré aux puissances infrasonores par les éoliennes modernes cause de graves effets néfastes sur la santé d’une minorité significative de riverains encore plus importants que le bruit.

Ces remarques ne concernent pas seulement les projets éoliens initiaux. La puissance sonore (audible ou non) étant proportionnelle à la puissance des engins, on peut s’interroger sur la légitimité du « repowering », c’est-à-dire le remplacement des éoliennes déjà en place par d’autres plus puissantes.

Yves Couasnet, ingénieur acousticien, docteur ENPC a indiqué au colloque (Page ) que les infrasons ne cheminent pratiquement pas par notre système auditif, mais affectent d’autres organes.

En effet, chacun de nos organes a une fréquence de résonance qui se situe en général en dessous de 20 hertz – par conséquent, dans la zone des infrasons. Par exemple 4 à 8 hertz pour le cœur ou 4 à 8 hertz pour la masse abdominale.

Ainsi, nos organes vibrent avec les infrasons. Cette situation dangereuse est aggravée par le fait qu’à une distance de 1 km et même au-delà, les ondes infrasoniques possèdent encore beaucoup d’énergie. A ce titre les infrasons constituent une menace invisible et inaudible sur notre santé. (Page 7 du résumé du colloque)


3°-Observations.

3-1°Les prises de position étrangères. (Pages 20 et 21 du document FED

Plusieurs pays ou Etats ont pris des positions destinées à contenir le développement de l’éolien ou à en limiter les effets.

Par exemple, la règle des 10 H (hauteur des éoliennes) selon laquelle les éoliennes seront désormais implantées à au moins 10*200m=2km des habitations a été votée le 12/11/2014 dans l’Etat libre de Bavière.

Au Canada un arrêté de Plymton -Wyoming, Ontario prévoit une amende de 10 000 dollars par jour à l’exploitant, si le passage des pales peut être identifié dans l’habitation de tout plaignant, dans la gamme de fréquences de 0/20Hz.

Rappelons que les travaux de Mariana Alves Pereira au Portugal ont entrainé une décision de la Cour Suprême du Portugal du 30 mai 2013 ordonnant le démantèlement des éoliennes concernées par son étude.

Enfin Mme Pereira indique que la Russie a une législation sur les infrasons

Ainsi il est possible de noter un mouvement restrictif de certains pays à l’égard du développement de l’éolien lié à un questionnement de plus en plus marqué sur ses effets sanitaires.


3-2° La législation française

L’arrêté du 26 aout 2011 dispense les éoliennes du respect du Code de santé publique en les autorisant à porter le bruit ambiant à 35décibels (dBA) contre 30dBA pour le Code de santé publique. Cette disposition apparait particulièrement pénalisante dans les zones rurales où le bruit résiduel est faible et a été prise en faveur du développement éolien au détriment de la santé des riverains.


3-3° En France

En France l’aspect sanitaire a été ignoré de la population et évidemment nié par les opérateurs éoliens et d’une manière générale par les politiques. C’est particulièrement visible lors des réunions d’information.

De toute façon très peu d’études ont été réalisées en France ! C’est justement là que le bât blesse car comme nous l’avons vu, dans d’autres pays, la connaissance des nuisances sanitaires des éoliennes progresse.

Il semblerait que le syndrome de Tchernobyl en vertu duquel on a voulu convaincre les Français que le fameux nuage radio actif s’était arrêté au pont de Kehl s’applique désormais à l’éolien industriel.

Il n’y a eu quasiment aucune étude épidémiologique sérieuse : « analyse statistique spatio-temporelle des effets possibles des éoliennes dans une période donnée et sur un grand nombre de personnes habitant une même région ». Toutefois une étude Japonaise récente a été présentée par le docteur Delolme au colloque.

Il est à noter que, comme l’a indiqué le Docteur Borsotti au colloque, l’Académie Nationale de Médecine a préconisé en 2017 : -de faciliter la concertation entre les populations riveraines et les exploitants ;

-de déterminer la distance minimale d’implantation à la première habitation en fonction de la hauteur ;

-d’encourager les innovations technologiques susceptibles de restreindre et de « brider »en temps réel le bruit émis par les éoliennes : -de systématiser les contrôles acoustiques en cours d’exploitation ;

-une enquête épidémiologique prospective sur les nuisances sanitaires ;

-le retour au seuil de déclenchement des mesures d’émergence à 30 dB à l’extérieur des habitations et à 25 dB à l’intérieur.

L’ANSES, quant à elle, a demandé des examens complémentaires.

Pour l’instant on ne voit rien venir.


B/ L’électro-hypersensibilité.


1°Présentation au colloque du 12 novembre 2018. (Pages 16 et suivantes du colloque)

Madame Duchiron , Docteur es-sciences a présenté de manière détaillée l’électro hypersensibilité qui est davantage connue que la sensibilité des infra-sons des parcs éoliens plus récents. C’est une sensibilité particulièrement forte vis à vis des champs électriques et électromagnétiques. Ce n’est pas une maladie mais un handicap environnemental dont les symptômes sont nombreux et particulièrement invalidants qui fait l’objet d’une reconnaissance judiciaire depuis 2014. Selon Madame Duchiron s’il y a symptôme c’est qu’il y a toxicité.

Dans les années 1990 sont également apparus des problèmes chez des animaux d’élevage situés sous des lignes à Très Haute Tension. Certains animaux ont présenté des symptômes d’électro-hypersensibilité : courants électriques vagabonds reçus dans les pattes sur un sol mouillé, allant jusqu’à provoquer du cannibalisme des parents sur les petits.


2°-Les constats et les questions de Madame Sioux Berger.

On peut rapprocher de cette présentation, les recherches et les constats de Madame Sioux Berger, présente sur les lieux de Loire Atlantique où des exploitations agricoles à proximité de parcs éoliens ont connu de graves mécomptes : vaches mourantes, fausses couches, mammites comme dans le Cantal d’où elle vient.

A force de creuser la question et d’enquêter, elle a acquis le sentiment que les câbles enterrés pour transporter le courant électrique pourraient être à l’origine de ces désordres qui ne touchent pas seulement les animaux mais aussi les êtres humains et en particulier des enfants.

Sioux Berger pose autant d’interrogations qu’elle fait de constats : que se passe-t-il lorsque les câbles enfouis sont en surcharge d’électricité ? Quelles ondes conduisent réellement ces câbles lorsque les éoliennes tournent à plein régime ? N’est-on-pas en présence de symptômes d’électro-hypersensibilité ?

Il est trop tôt pour répondre. Il revient aux élus d’exiger des éclaircissements et aux gouvernants de fournir les explications à la population.


C/ Les animaux.


1°- Dans le document FED (Page 19) étaient déjà signalées des désordres dans des élevages : affolement de visons au Danemark dont l’élevage se trouvait à proximité de nouvelles éoliennes, poulains qui avaient développé une déformation en flexion des membres antérieurs après leur naissance après l’érection d’éoliennes à côté des pâturages. Les résultats des études ont montré des vibrations du sol à des fréquences différentes.


2°-Au colloque du 16 novembre dernier, le professeur Gibert Mouthon de l’école vétérinaire de Maisons Alfort a exposé les effets biologiques des éoliennes industrielles sur les animaux dont la sensibilité à certaines émissions est plus aigüe que celle des hommes.

Selon lui Il faut se méfier, notamment, des « courants vagabonds » produits par les transformateurs des éoliennes.

Leur effet, combiné aux phénomènes décrits par les intervenants précédents, a abouti, selon une étude polonaise de 2015, à une altération de la viande des animaux exposés. En Australie, une chute des naissances d’agneaux a été observée.

S’agissant des animaux sauvages, les rapaces sont particulièrement exposés à certains champs comme à la rotation des pales, car ils volent loin de leurs gîtes, et n’hésitent pas à s’aventurer près des éoliennes.


3°-Des morts mystérieuses de bovins, des malformations, des fausses couches et les mammites apparaissent au grand jour comme à Puceul en Loire atlantique, en Bretagne, dans le Nord, dans la Sarthe. Sioux Berger a noté le même phénomène dans le Cantal. Pour notre part nous connaissons le cas d’un éleveur dans le Lot près du parc éolien de la Luzette qui a dû envoyer récemment 26 vaches sur 120 à l’abattoir et qui voit son exploitation péricliter pour cause de cellules somatiques dans le lait qui a été déclassé et dont ils redoutent le refus par la laiterie qui le collecte.

C’est à un point tel que les éleveurs, du moins ceux qui n’ont pas mis la clé sous la porte, qui incriminent les champs électromagnétiques et les courants électriques souterrains des transformateurs et des éoliennes qui seraient captés par les failles passant dans le sol des exploitations, se regroupent en collectifs et envisagent de porter plainte auprès du Procureur de la République.


André Posokhov, Membre du bureau de la FED

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