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Inefficace, scandaleux, anti-démocratique, opaque, et inquiétant: les 5 vices de l'éolien.



A/ L’inefficacité des éoliennes en regard du changement climatique


Les éoliennes n’émettent pas de gaz carbonique mais, en France, la production d’électricité est déjà largement décarbonée. Les éoliennes n’ont donc aucun impact sur les émissions de CO2 et, de ce fait, sur la contribution de la France à la lutte contre le changement climatique. Elles sont de ce point de vue totalement inefficaces.

Le système de production d’électricité français émet 5 fois moins de CO2 par MWh que le système allemand. Après la sortie du nucléaire (dernier KWh nucléaire fin 2022) les Allemands ont décidé de sortir du charbon d’ici 2035. Cette sortie se fera par un recours croissant au gaz, qui, pour l’essentiel, viendra de Russie. L’éolien et le gaz devraient donc conduire à une diminution des émissions de CO2 par le secteur électrique en Allemagne, mais celles-ci resteront très supérieures aux nôtres.

Le projet de loi énergie et climat affiche de grandes ambitions pour ce qui est du développement des sources d’énergie renouvelables intermittentes : d’ici 2035, la part du nucléaire dans le mix électrique devra avoir été ramenée à 50 % (71% en 2018) ; les énergies renouvelables devront alors représenter 50% du mix électrique, soit quelque 35-40 % pour les sources renouvelables intermittentes - vent et soleil - avec, pour le reste, l’hydraulique dont les perspectives de développement sont, sur notre territoire, fort limitées. Aujourd’hui, avec 7 % dans le mix électrique, l’impact de ces sources intermittentes est encore peu visible. Mais demain, comme on vient de le rappeler, il en ira tout autrement.

La seule énergie non carbonée susceptible de pallier les conséquences de l’intermittence est aujourd’hui - avec l’hydraulique - le nucléaire. Le nucléaire est flexible ; il est déjà modulable en fonction de la demande, il peut l’être aussi pour pallier les conséquences des sautes d’humeur du vent pour ne parler que de l’éolien. Certes de nouvelles technologies sont en gestation, notamment le stockage de l’énergie électrique sous forme d’hydrogène (P2G -G2P) mais leur coût est encore hors de proportion avec le besoin de l’économie. Même chose pour les technologies de stockage géologique du CO2 qui permettraient d’exploiter sans émission dans l’atmosphère des centrales au charbon ou au gaz qui, elles aussi, sont flexibles. On mentionnera pour terminer les batteries, efficaces mais surtout pour des stockages court terme.

La question est alors celle du financement du nucléaire, sachant que le parc actuel vieillit et que, de toutes façons, il faudra le remplacer. Ce nucléaire aura un facteur de charge d’autant plus faible que le volume des sources intermittente sera élevé. Le nucléaire est très Kapital intensiv et n’a pas vocation à devenir la variable d’ajustement des intermittentes. Le risque est alors grand de voir - nécessité faisant loi - la France se tourner vers les centrales à gaz, beaucoup moins Kapital intensiv que le nucléaire et capables de sortir de terre en trois ans.

En conclusion, les éoliennes n’ont en France - pays à énergie fortement décarbonée - aucun impact positif sur la réduction des émissions de CO2. En outre, les solutions techniques permettant de pallier leur intermittence par tel ou tel mode de stockage ont des coûts durablement prohibitifs.


B/ Le financement de l’éolien : scandale pour la dépense publique, scandale pour les ménages.


Les opérateurs éoliens bénéficient de deux financements soigneusement dissimulés à l’opinion :

1. La prise en charge de l’environnement électrique des éoliennes (raccordements et réseaux, transfos, etc.) par le truchement du TURPE (tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité) : ce tarif a été créé en 2000 afin, officiellement, de donner à RTE et Enedis les moyens financiers d'adapter leurs réseaux à la montée en puissance des énergies renouvelables intermittentes et des nouvelles technologies (compteur Linky...).

Refacturé aux ménages, le Turpe représente entre 25% et 30% de la facture d’électricité. Il ne cessera d’augmenter, comme a dû le reconnaître le 9 avril 2019 le président de RTE devant la commission d’enquête parlementaire.

2. Un prix de vente garanti, soit au titre de l’ancienne obligation d’achat par EDF au tarif prohibitif de 82 €/ MWh (indexé), soit - pour les nouveaux contrats depuis 2018 - au titre d’un complément de rémunération pour 15 ans.

La refacturation de cette aide d’Etat transitait jusqu’en 2017 par la contribution au service public de l’électricité (CSPE) : critiquée par la Commission européenne, devenue visible sur la facture d’électricité, cette aide est devenue contribution climat énergie (CCE), incluse dans la TICPE. Tout donne à penser que son poids va s’aggraver.

Certes les appels d’offres sont désormais obligatoires pour les sites > 6 machines et > 18 MW de puissance installée : ils comportent un prix garanti pendant 20 ans (72 à 74 €/MWh + 2,8 €/MWh de prime de mise sur le marché). Ce prix étant inférieur au système du complément de rémunération, c’est ce dernier que choisissent les opérateurs dans 80-90% des cas, ce qui accentue le mitage éolien.

A ces financements directs s’ajoutent deux avantages inédits :

· Une priorité d’accès de l’éolien au réseau, au détriment de l’équilibre économique des moyens pilotables (hydroélectricité, nucléaires, turbines à gaz) ;

· Le système « ARENH » octroyé aux concurrents d’EDF, leur permettant d’acheter à l’opérateur public des volumes considérables d’électricité d’origine nucléaire au prix incroyable de 42 €/ MWh. Un autre argent gagné sans aucun risque, que le gouvernement multiplier par 1,5 à/c de 2020.

Le modèle économique de l'éolien ne tiendrait pas debout une minute s'il n'existait ces aides.

Scandale pour les ménages, le kWh de l’électricité est appelé à croître, certains spécialistes évoquant une hausse de 100 à 150% du prix de l’électricité d’ici à 2030.

Scandale pour la dépense publique, les français repayent ce système une deuxième fois :

· Malgré ces aides d’Etat dénoncées par la Cour des Comptes le 18 avril 2018 (121 Mds € engagés, auxquels s’ajoutent les appels d’offres lancés depuis 2018) … le secteur éolien fournit à peine 2% de la consommation totale d’énergies en France ;

· Le secteur de l’éolien industriel échappe souvent à l’impôt et ne contribue pas au financement des dépenses publiques.

Scandale pour la dépense publique, les français repayent ce système une troisième fois :

L’argent immobilisé dans ces investissements colossaux (éolien terrestre : 1,5 m€/ MW installé hors environnement électrique) n’est en effet plus disponible pour d’autres investissements prioritaires pour notre économie : santé, défense nationale et sécurité intérieure, rénovation énergétique des logements, ferroviaire, remboursement de la dette …

En effet, la France est surendettée et les banques ne peuvent financer tout à la fois, sauf à faire de la cavalerie : comme le savent tous les ménages et les vraies entreprises, dans la vie il faut choisir, et arbitrer.

Scandale pour les finances publiques, scandale pour les ménages, l'éolien est mal placé sur le plan économique par rapport à des solutions respectueuses de l’environnement. Placer tous nos œufs dans le panier des énergies renouvelables pour le seul profit de quelques opérateurs astucieux serait une erreur.


C/ L' éolien, ou : le recul de la République.


Nos élites éduquées et urbaines rêvent de commerce (mondial) et d’énergies (renouvelables). Mais ce rêve onéreux s’accompagne d’une régression générale de l’environnement, d’un renoncement croissant de l’Etat à ses missions régaliennes faute de ressource, et d’un recul des règles de la vie en République.

Non-respect de la population :

20 ans d’un développement éolien effréné et anarchique, un cortège de destructions environnementales : le sentiment monte parmi les populations rurales que le problème n’est pas l’acceptabilité des énergies renouvelables, mais la cohésion sociale, et la viabilité écologique.

Les pratiques des opérateurs en matière de promesses de bail empêchent tout partage d’informations entre voisins, et génèrent une fracture entre les citoyens bénéficiant de retombées positives et ceux qui perçoivent qu’ils « ont perdu » en qualité de vie, en patrimoine transmissible (riverains, associations de protection de l’environnement dont les efforts peuvent être anéantis en quelques semaines …).

A fortiori lorsque cette omerta s’étend aux élus discrètement contactés par les opérateurs. Des élus obnubilés par la recherche d’argent à court terme … mais pour quel objectif profond et durable ?

Or, un projet bien mené devrait s’inscrire sur le registre de la confiance, et non sur le registre d’une légitimité technique qui souvent s’avère douteuse voire suspecte :


Source : Emmanuel Raufflet, prof. HEC Montréal


L’État est le premier des promoteurs éoliens, dès lors qu’il vante le projet porté par des entreprises privées comme élément d’une politique publique … sauf qu’il en omet le 3ème acteur : le public.

L’Etat donne à penser que le projet est d’intérêt général … mais il omet soigneusement de qualifier cet intérêt général.

La cohésion sociale et la protection effective de l’environnement sont ainsi sacrifiées au nom de la transition écologique. Enfin, l’éolien suscite une opposition croissante entre citadins et ruraux, ces derniers ayant le sentiment que leur cadre de vie est exploité par les premiers. La République n’a rien à gagner à ce type de conflit.

Non-respect de l’autorité du préfet :

Dans ce contexte, le préfet est mis en question : autorité morale et impartiale avant que d’être autorité garante de l’ordre public, le préfet est en effet soumis par le pouvoir central à une injonction paradoxale au titre d’objectifs quantitatifs qui portent atteinte à l’impartialité de son jugement. Dès lors le préfet - non respecté pour ce qu’il représente profondément - devient suspect aux yeux de la population.

Ainsi l’affaire éolienne porte-t-elle en germe un risque majeur : la République n’a cependant rien à gagner à la désespérance des populations rurales, ni par ailleurs à l’opposition croissante entre ruraux et citadins sous couvert discursif de « dialogue programmatique » ou de « co-construction des solidarités ville-campagne ».


D/ L’éolien : un modèle économique dépourvu de transparence.


1- Le modèle économique de l’éolien : cantonnement des risques et Monopoly

Il s'agit d'une activité à durée de vie longue (15 à 20 ans selon le type de contrat de soutien public). Son financement se fait avant tout par voie bancaire (emprunt, leasing pour la partie matérielle …), la mise de fonds directe par l’opérateur représentant rarement plus de 10% du montant total investi, y compris les frais amont (mât de mesure, études d’impact etc.).

Afin d’améliorer l'acceptabilité de leurs centrales, laissant ainsi croire que les habitants désirent le projet, les promoteurs ont introduit la notion de financement participatif, qui initialement portait sur les frais amont (crowfunding) au taux de rapport élevé (5-6%). Désormais les opérateurs proposent aussi aux particuliers ou aux collectivités publiques concernées (Com Com, communes) une prise de participation, limitée.

Le modèle économique de l’éolien terrestre fait appel à deux principes :

Le cantonnement des risques :

La centrale éolienne est logée dans une petite société dédiée, comme l’explique l’opérateur auditionné le 11 juillet par la commission d’enquête parlementaire, qui justifie ce cantonnement par une logique opposant le financement de projet (visibilité par la banque) à la gestion normale. Or, la question de la visibilité par la banque pourrait se résoudre par la mise en place d’une comptabilité analytique. En réalité, ce cantonnement a pour objectif de minorer les risques pour la maison-mère en cours d'exploitation, tout en facilitant une éventuelle revente avec plus-value en cours de route.

Le Monopoly : possibilité à tout moment de revendre le projet ou de se vendre soi-même :

Le promoteur peut vendre son projet avant d’avoir reçu les autorisations nécessaires. Il peut le vendre sur plan, le vendre construit. Il peut le vendre en cours d’exploitation, à de grands groupes français (Engie, Total, EDF) ou étrangers en quête de certificats carbone. Il n’est pas tenu de publier cette revente ni son montant. Certains projets sont ainsi revendus plusieurs fois au cours de leur vie.

2- Aucune transparence :

Les opérateurs sont discrets sur le niveau de rentabilité exceptionnel de leur activité et sur les conditions d’acquisition de cette rentabilité :

· Ils omettent soigneusement de préciser que leur activité n’existerait pas s’il n’y était attaché une aide d’Etat (contribution climat énergie-CCE incluse dans la TICPE, financement des raccordements et réseaux par la TURPE- tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité). Ils ne publient pas leurs plans d’affaires, qui démontreraient combien leur rentabilité est conditionnée par ce qui précède ;

· Ils habillent leurs projets de vertus citoyennes par des artifices tels que le financement participatif ;

· Ils sont très discrets sur leur jeu de Monopoly.

Les pouvoirs publics seraient bien venus d’encadrer la gestion de ces activités à borderline, pour une société de confiance.


E/ Le démantèlement des éoliennes : une bombe à retardement.


Le démantèlement éolien, est une bombe à retardement pour les territoires.

Exemple : une V100 danoise de Vestas de 120 m de haut, d'une puissance nominale de 2 MW, c’est 370 tonnes d’acier, résine, métaux rares et autres composants polluants divers, sur un massif de béton ferraillé de 1000 tonnes.

Dans 20 ans, les exploitants éoliens devront légalement araser 1m du socle de béton. Mais, en réalité, pour que la parcelle soit rendue à l’agriculture, il faudrait concasser le reste du socle (plus de 3m), afin de permettre la remontée d’eau.

Le démantèlement obligatoire est couteux, pourtant les exploitants éoliens ont pour unique contrainte une garantie (bancaire) de 50 000 € par mât. C'est très notoirement insuffisant :

2. La société « Saint Pierre » exige 900 000 € pour démanteler une éolienne de 3 MW. (cf. p 130 du procès-verbal de l'assemblée plénière du Conseil régional du Rhône des 23 et 24 octobre 2013) ;

3. En Allemagne, une provision minimale de 6,5 % du prix total de l’installation est exigée, soit 715 000 € pour une machine géante Enercon E126 (décision du 4/11/2015 en Rhénanie du Nord-Westphalie) ;

4. M. Jacques Ricour, Ingénieur et ancien directeur régional du BRGM à Lille et à Nancy, a recalculé le coût de destruction d'une éolienne type V100 de 2 mégawatts. Sa conclusion confirme les exemples ci-dessus : 330 000€ au strict minimum.

En France le démantèlement pur et simple est rare : Les promoteurs préfèrent remplacer les vieilles éoliennes par des nouvelles. Les bénéfices escomptés financent ainsi les travaux. Mais les anciens massifs de béton ne pourront pas être réutilisés. Le « repowering » exige donc d’en couler de nouveaux, encore plus volumineux, à côté des précédents, au risque de faire de nos territoires un nouveau mur de l'Atlantique !

Rappelons également qu'une grande partie des composants des aérogénérateurs (10% selon les dires prudents des promoteurs) n'est pas recyclable et polluante, et que l'enfouissement (toxique) des pales usagées est une pratique méconnue mais courante.

Enfin, à l’issue du bail emphytéotique consenti au promoteur, le propriétaire de la parcelle devient seul responsable des machines obsolètes au titre de l'article L. 541-2 du code de l’environnement, et de la jurisprudence (CE 25 septembre 2013 Société Wattelez et autres, req. n° 358923). Tenu de les démanteler, il devra dépenser plusieurs centaines de milliers d’euros provisionnées seulement 50 000 €… Il est probable qu’il en sera le plus souvent incapable.

Le démantèlement futur des Zones industrielles éolienne est donc une bombe à retardement financière et écologique pour les nombreuses communes rurales qui les ont naïvement accueillies.

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