LA VÉRITÉ SUR LE VRAI COÛT DE L’ÉOLIEN TERRESTRE
D’après le projet de loi sur l’énergie qui vient d’être annoncé, la part du courant d’origine nucléaire dans la production totale d’électricité doit être ramenée à 50% d’ici à 2035, alors qu’elle est aujourd’hui de 71 %. 14 réacteurs nucléaires devraient fermer d’ici à 2035 ; pour compenser cette perte considérable, la France devrait mettre en place 65 gigawatts (GW) d’énergies renouvelables supplémentaires. Il s’agit pour l’essentiel d’énergies intermittentes et principalement éoliennes. Il faudrait donc renforcer en conséquence le réseau de transport et de distribution, ainsi que la capacité de production permettant de pallier l’intermittence des renouvelables (centrales à gaz). L’étude d’impact qui accompagne le projet de loi ne traite pas des coûts.
Le Collectif Energie & Vérité a tenté de combler cette lacune: Il a réalisé une étude synthétique pour évaluer les besoins d’investissement, en comparant : 1. Le scénario proposé par le gouvernement, tel que résumé ci-dessus. 2. Un scénario de prolongation de la durée de la totalité du parc nucléaire actuel au moins jusqu’en 2035 (horizon retenu par le gouvernement) ; il est réaliste puisque la Nuclear Regulatory Commission américaine (NRC) a autorisé le prolongement à 60 ans de la plupart des réacteurs du même type que ceux du parc français actuel et étudie une prolongation à 80 ans. Voici le résultat: - Remplacement de la production nucléaire effacée d’ici à 2035 (telle que proposée par le gouvernement) par des renouvelables = investissement de 183,9 milliards d’euros. - Prolongation, sur la même période, de la durée de vie d’un petit tiers du parc nucléaire existant = 25,2 milliards d’euros (les deux autres tiers étant voués à être prolongés de toute façon) ! Différence, en défaveur des renouvelables = 158,7 milliards d’euros (soit 9,3 Mds € par an) ; et cela sans aucune contrepartie pour la collectivité !
Cet écart colossal entre les deux solutions n’a rien d’étonnant: les centrales nucléaires ont le mérite d’exister, avec les lignes qui les desservent. Pour les prolonger, il suffit de travaux complémentaires. En revanche, pour l’éolien et accessoirement le photovoltaïque, tout reste à faire : l’acquisition des appareils (hors de France), leur implantation, et la création de lignes à haute tension qui, compte tenu de la dispersion des sites, sillonneront tout le pays, à un coût financier, sanitaire et psychologique élevé.
Ces sommes considérables manqueraient pour financer les autres volets de la transition énergétique, eux aussi très coûteux : efficacité énergétique pour tous les secteurs avec un focus pour le bâtiment et les transports, mise en place d’un réseau d’alimentation des véhicules électriques.
Il faut ajouter à ce surcoût des renouvelables :
- La charge résultant d’un démantèlement précipité, et donc non atténué par l’actualisation des coûts
- Les incidences des 121 Mds € d’engagements pris en faveur des renouvelables avant la fin de 2017 et non compris dans l’étude, mais qui continueraient de peser sur les consommateurs et les contribuables jusqu’en 2035 et au-delà.
Il n’y aurait aucune contrepartie positive pour la France, ni pour EDF, puisque l’étude a été effectuée à production inchangée. Ni aucun bénéfice pour la planète, puisque les émissions de CO2 vont « mécaniquement » augmenter pour compenser l’intermittence. Il faut en effet maintenir un niveau suffisant de sécurité énergétique afin de limiter le risque de panne générale du réseau. Dépendante d’éoliennes importées et de gaz importé, la France perdrait l’autonomie électrique gagnée grâce au nucléaire et à l’hydroélectricité, dans lesquels elle a investi pendant des décennies. Ainsi, le remplacement d’une partie du parc nucléaire français par des « renouvelables », d’ici à 2035, infligerait à la collectivité nationale une perte accablante, au détriment du pouvoir d’achat des particuliers, des finances publiques et de l’indépendance nationale.
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